Halloween 2022 : Je lance un jeu avec ma commu twitch/discord, où chaque participant doit me donner 3 mots qui pour lui représentent le mieux Halloween. Puis je dois concevoir une histoire à partir de là et j’envisage de la lire en live twitch le soir d’Halloween. Plus l’écriture avance, plus je me dis que je pourrais relier le texte à certaines légendes Irlandaises. C’est là que tout prend forme.
Chapître 8: Malédiction; maison solitaire et personne paria.
La légende de ma naissance m’a été contée plusieurs fois, les siècles aidant je ne suis même plus certain de sa réalité.
J’aurais été conçu dans l’Autre-Monde, lorsque mon père y entra à la recherche de ma mère disparue. Selon elle, la nuit suivante, le Dieu Lugh lui vint en rêve lui annoncer que l’enfant qu’elle portait était le sien, et que mon nom devait être Séadanda.
Fils du Roi des rois et du Dieu des dieux, il aurait été surprenant, à partir de là, que ma vie n’ait pas été régie autour de l’honneur et du sacrifice. De pair, bien entendu, avec quelques malédictions.
J’ai ensuite été élevé à tous les arts, de la poésie à la guerre, en passant par la magie. Pour mes tuteurs, je semblais avoir une base innée des savoirs qu’ils devaient m’inculquer.
L’apprentissage martial fut mon péché mignon. Il s’avéra très tôt que mes origines divines n’étaient pas légende. Fergus, mon maître de Guerre, considérait ma force comme ‘au-delà de la simple puissance humaine’ avant même mes 5 ans.
Je faisais la joie et la fierté de mon Roi de père, lui-même ayant passé son règne à œuvrer pour la prospérité de son peuple, et pour l’équilibre du Royaume. Je n’étais pas amené à monter sur le trône, n’étant pas son premier fils, mais il savait qu’avec la bonne éducation je saurai être l’épaule sur laquelle n’importe quel roi pourrait s’appuyer pour unifier les terres.
Chaque année dans le royaume, l’un des vassaux de mon père organisait un banquet à son attention. L’année de mes 5 ans, ce fut le tour du Forgeron Culann. Il n’était à la tête d’aucune famille prestigieuse, et vivait plutôt modestement dans une maison solitaire, à l’écart de tout. Mais les guerriers venaient des quatre coins du Royaume pour profiter de ses talents, ce qui lui valut forte réputation.
Mon père faisant un point d’honneur à reconnaître les talents de chacun, modestes comme aisés, l’avait fait son vassal.
Culann accepta donc, à son tour, de festoyer pour mon père. Il ne lui demanda en contrepartie que de restreindre le nombre de ses accompagnants. Ainsi fut fait, et mon père décida de n’y aller qu’avec ses frères et une garde rapprochée, car il avait tout de même des ennemis.
A son départ, il s’arrêta pour nous observer, mes grand-frères et moi, lors de nos jeux de balle, que je n’avais de cesse de gagner.
Impressionné, il me proposa de les accompagner au festin, arguant que le plus grand Forgeron du Royaume, qui vivait comme un paria, apprécierait certainement d’être diverti par mes talents.
Puissance et Orgueil allant malheureusement souvent de pair, je voulais finir mes jeux, et refusai son offre, lui promettant de rattraper le convoi une fois ceci fait.
Lorsque j’entrais dans la cour de la maison esseulée de Culann, ma balle à la main, voulant tenir la promesse que j’avais faite à mon père, une bête énorme surgit des ombres, tous crocs dehors. Un chien massif, plus haut que moi, aux yeux injectés de sang et la bave aux babines, se rua sur moi.
Peu importait la férocité de l’animal, sa taille, sa puissance, il ne fit pas le poids. Je fis diversion en lui jetant la balle que j’avais apportée et le saisit par les pattes afin de le faire tomber. Allongé sur le sol, il n’était plus si grand, ni si effrayant.
Mais lorsqu’il tenta de m’arracher le visage avec ses dents, je me mis à le rouer de coups jusqu’à entendre ses os se briser.
Le hurlement d’agonie qu’il poussa dut s’entendre dans toute l’Irlande. Mon père, Culann et leurs convives sortirent alors de la maison, mais il était trop tard pour le chien de garde du Forgeron.
Ce dernier était profondément meurtri, pleurant tout son saoul sur le corps inanimé du chien, ce qu’il avait probablement de plus cher au monde, et son seul compagnon d’infortune.
Mon père ne savait comment réagir, rassuré qu’il ne me soit rien arrivé, enivré de la fierté que son fils ait gagné un combat contre un molosse connu dans tout le royaume pour sa virulence, et le cœur brisé par la peine que ressentait le forgeron.
Alors je fis ce que l’honneur me dicta. Ne pouvant rendre la vie au compagnon de Culann, je m’engageai à protéger les biens du forgeron, gracieusement, jusqu’à ce qu’il puisse trouver et élever un animal de la même engeance pour reprendre la garde.
C’est à partir de ce-jour que, sur l’idée de mon druide de grand-père, Cathbad, l’Irlande me connaîtrait sous le Gaélique de ‘Chien de Culann’, ‘Cúchulainn’.

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