Halloween 2022 : Je lance un jeu avec ma commu twitch/discord, où chaque participant doit me donner 3 mots qui pour lui représentent le mieux Halloween. Puis je dois concevoir une histoire à partir de là et j’envisage de la lire en live twitch le soir d’Halloween. Plus l’écriture avance, plus je me dis que je pourrais relier le texte à certaines légendes Irlandaises. C’est là que tout prend forme.
Chapître 7: Arbre mort; fin de journée; festivités.
‘Et qui es-tu ?’
La jeune femme s’approchait de moi. Je résistais à l’envie de m’agenouiller devant elle, écrasé par le pouvoir qui émanait d’elle.
‘Je suis la Fille de l’Aurore. Ta réputation m’est venue, je te sais être celui que je cherche. Je t’apporte mes trésors et mes possessions. Tout est à toi si je le suis…
– Tu n’aurais pu choisir plus mauvais moment. Nous sommes en guerre, je n’ai pas le temps pour une femme.’
Son visage ne trahissait aucun sentiment. Ses cheveux noir-de-jais flottaient dans les airs comme s’ils avaient leur vie propre. Un léger sourire décorait son visage. Mais son regard… Ô son regard…
‘J’aurais pu être ton alliée, mais tu me rejettes. Lorsque tu seras au cœur du combat, je viendrai à toi sous la forme d’une anguille, m’enroulerai autour de ton pied et te ferai mordre la poussière.
– Alors je te saisirai entre mes orteils, briserai tes os, et tu resteras ainsi jusqu’à être bénie.
– J’amènerai tout un troupeau droit sur toi pendant la bataille, tu me reconnaitras dans la louve qui les conduit.
– Alors j’userai de ma fronde pour lancer une pierre qui te crèvera l’œil dans le crâne, et tu resteras ainsi jusqu’à être bénie.
– Je viendrai à toi sous l’apparence d’une génisse rousse, à la tête du troupeau. Il te foncera dessus, et tu ne me verras jamais par-devant toi.
– Alors je te jetterai une roche, te brisant une patte, et tu resteras ainsi jusqu’à être bénie.’
Le regard froid et un rictus sur son visage, elle opéra un demi-tour et reparti vers les portes de la ville.
Avant la fin de la journée, mon épée réclamait le sang de mes ennemis. Au cœur du marais, deux armées s’affrontaient.
D’estocs en moulinets, mes bras se plaisaient à joncher le sol de cadavres, changeant la flore en potentilles.
Deux guerriers venaient vers moi. Je m’apprêtais à les accueillir du tranchant de ma lame lorsque mon pied se prit dans une racine noueuse qui manqua me faire tomber.
Je me déplaçai sur le coté, mais sentais toujours la racine autour de mon pied. J’esquivai leurs attaques et regardai vers le sol. Non pas une racine, mais une anguille qui cherchait à enserrer mes deux jambes.
De mon pied encore libre j’attrapais la créature entre deux orteils et serrai jusqu’à entendre un crissement. L’anguille se détacha alors et s’enfuit en glissant de biais.
Je terrassai mes adversaires et passai aux suivants. Venue de nulle part entre mes proies et moi, une louve claudiquant menait un troupeau de bétail à mon endroit. Les choses se déroulaient comme elle les avait prédites, je sortis alors ma fronde, et lançai la première pierre que je trouvai en sa direction.
La louve n’eut pas le temps d’esquiver, et lorsque la pierre déchira son œil, elle hurla à la mort et fuit en boîtant.
Le bétail se rua vers moi, affolé. J’esquivai chacun des bestiaux tout en cherchant du regard la génisse rousse promise, mais elle ne m’apparaissait que du coin de l’œil, s’échappant de ma vue presqu’aussitôt.
Les Dieux seraient avec moi. Je ramassai une roche poisseuse de sang et la jetai là où j’avais cru la voir.
Dans un écho d’os brisés, la vache meugla atrocement et le troupeau disparut.
Les guerriers ennemis prirent la fuite, et j’aperçu non loin, près d’un arbre mort, une vache blanche transportant une vieille femme à la jambe blessée et des seaux de lait. J’étais assoiffé par les combats, et le trajet jusqu’aux festivités célébrant notre victoire me demanderaient encore beaucoup d’énergie.
Je me rapprochai de la femme pour lui quémander de reprendre des forces. Ses cheveux défaits cachaient une partie de son visage mais elle acquiesça à ma demande d’un sourire édenté. Par trois fois je me servis à boire, par trois fois je la bénis de sa gentillesse, par trois fois elle gloussa.
Lorsque je me sentis près à partir, je levais les yeux vers elle pour la remercier. Assise sur le bétail, la Fille de l’Aurore me toisait. ‘Si j’avais su que c’était toi, je ne t’aurais rien demandé.
– Mais tu l’as fait. Je crois que nous sommes partis d’un mauvais pied, Héros. Je suis Morrigan.’

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