Halloween 2022 : Je lance un jeu avec ma commu twitch/discord, où chaque participant doit me donner 3 mots qui pour lui représentent le mieux Halloween. Puis je dois concevoir une histoire à partir de là et j’envisage de la lire en live twitch le soir d’Halloween. Plus l’écriture avance, plus je me dis que je pourrais relier le texte à certaines légendes Irlandaises. C’est là que tout prend forme.
Chapître 4 : Bonbon; déguisement; papier toilette.
Souriant à pleins crocs, la silhouette sombre suivait lentement sa proie dans la ruelle, laissant crisser ses lames démesurées le long des murs qu’elle suivait.
Elle, courait sans discontinuer, ne perdant qu’à peine son temps à se retourner pour apprécier la distance entre elles deux. Ses talons heurtaient violemment le sol à chaque enjambée et la déséquilibraient à chaque fois.
Pourquoi les avoir gardés ?
Sa robe, auparavant immaculée, était à présent déchirée, tâchée de poussière et de sang. Leur première rencontre au début de la ruelle n’avait pas été à son avantage. Elle avait pu fuir, d’un coup de genou bien placé.
Mais cette ruelle n’avait pas de fin. Et les rats couraient plus vite qu’elle. Etait-elle si lente ? Est-ce que la silhouette prenait son temps pour la rattraper ?
Elle se retourna brièvement, juste le temps d’apercevoir son assaillant la suivre, les bras écartés. Le peu d’éclairage prenait plaisir à se réfléchir sur son sourire carnassier, et le rendait encore plus effrayant.
Elle essaya d’accélérer. Ses chevilles la faisaient souffrir le martyre.
Puis elle glissa. Son visage heurta quelque chose de dur, et un liquide épais se mit à couler sur ses yeux. Elle se retourna sur le dos, exténuée, et se frotta le visage.
Du sang, bien entendu.
Elle leva les yeux vers le ciel, expirant fort, si fort. Les étoiles étaient floues.
Puis elles disparurent.
Un sourire apparut dans la pénombre, au-dessus d’elle.
‘On aura bien rit…’
Une des lames se planta brusquement dans sa joue gauche, dans un horrible son de déchirement de chair. La fille n’avait même plus la force de hurler.
La deuxième lame se planta dans sa joue droite, accompagnée du même son. Lorsque la silhouette tira ses deux mains en même temps vers elle, la chair se déchira de nouveau, cette fois-ci dans un déferlement de sang et de morceaux.
La salle entière hurla, de dégoût, plus que de peur.
Je ne suis pas resté jusqu’à la fin du film. Je m’ennuyais. Tout était exagéré, illogique. Les histoires pour se faire peur pullulaient, surtout à cette période de l’année. Toutes plus faciles les unes que les autres.
En contrepartie, les rues de New York étaient pleines, comme à leur accoutumée, mais cette fois-ci d’enfants et d’adultes déguisés. Fantômes, Vampires et Loups-Garous côtoyaient Fées, Assassins en série et Cyberpunks, et leurs versions plus petites tenaient à bout de bras des seaux pleins de friandises, hurlant à qui voulait les entendre qu’ils devaient leur donner encore plus de bonbons s’ils ne voulaient recevoir un mauvais sort en retour.
Des rouleaux de papier-toilette pendouillaient des arbres. De nos jours les gens voient ça comme une blague, le papier-toilette étant difficile à retirer des arbres à la main, se déchirant aisément, et devenant encore plus compliqué à ôter une fois mouillé. Tous ont oublié qu’il n’est que la représentation de l’opposée de l’Arbre de Beltaine, où l’on décorait les arbres renaissants de rubans de couleurs pour rendre hommage à la fécondité et au renouveau de la Nature.
Couvrir un arbre mourant de rubans blancs pour rendre hommage à la Mort.
Halloween… All Hallows’ Eve… La Veillée des Saints… Ma Samhain est si lointaine depuis Saint-Patrick. Notre nouvelle année solennelle est devenue une fête drolatique où le sang se mêle au sucre et aux rires. Où certains trouvent amusant de sortir des planches de bois aux lettres gravées et d’en appeler aux esprits, sensément plus faciles à contacter à cette période. S’ils savaient, tous, que Samhain était plus que le moment de l’année où le voile entre le monde des vivants et l’Autre-Monde est le plus fin.
C’était la dernière assemblée de l’année, le dernier banquet, où nos héros étaient invités à prendre un repos bien mérité.
Où j’ai été invité à prendre un repos bien mérité.

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